
Fanny TROIA
Thibault JULLIAND
Sabina ZAOUD
Le monde de la ruche
L a société des abeilles mellifères forme des colonies pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’individus. Celle-ci est divisée en trois castes ayant chacune une fonction précise. Elle se compose en outre de la reine et les faux bourdons (quelques centaines), auprès desquels les reines vierges viennent se faire féconder, la colonie se compose d’environ 50% de butineuses 50% de jeunes abeilles.
La reine
Tout d’abord, nous pouvons trouver la reine. C’est le seul être capable de donner la vie dans la colonie. Elle possède un abdomen volumineux qui contient deux ovaires de très grande taille. Les abeilles construisent dans le couvain plusieurs cellules royales pour préparer plusieurs reines au cas où certaines ne survivent pas. La reine provient d’un œuf ordinaire fécondé dont la larve est nourrie exclusivement de gelée royale pendant plus d’une semaine, jusqu’à la fermeture de la cellule pour la fin de la gestation. Elle s’est développée dans une cellule appelée « cellule royale » et qui est de forme ronde. L’alvéole dans laquelle évolue la reine est plus grande que les autres et a une forme spécifique (en dé à coudre). Cette forme spécifique indique aux abeilles nourricières que la larve qui s’y trouve doit recevoir une alimentation spéciale. Elle parvient à maturité et sort de son alvéole au bout de 16 jours. Lorsqu’une reine nait, un essaim peut se former dans les jours précédents avec la reine ancienne de telle sorte que tout combat soit évité. On parle d’essaimage au printemps alors que les futures reines sont encore dans leur alvéole, la vieille reine se précipitera hors de la ruche suivie de milliers d’ouvrières qui se sont auparavant gavées de miel. Le but est donc d’aller former une nouvelle colonie pour qu’un nouveau cycle puisse recommencer. Mais si la reine reste et survie dans la ruche, les abeilles devront procéder à l’élimination de celle-ci. Enfin, une fois la reine née, les abeilles détruisent également les autres cellules royales. Elles ouvrent les opercules et tuent les nymphes royales. Mais parfois, il arrive que deux reines naissent en même temps, un combat va alors s’engager entre les deux reines. La première née ou la plus forte tue ses sœurs rivales pour accéder au trône.
Même à l’âge adulte l’abeille « mère » est nourrie de gelée royale. Cette gelée est fabriquée par les jeunes abeilles âgées de cinq à quinze jours. Elle est sécrétée par des glandes qui sont uniquement développées chez ces jeunes abeilles. L'alimentation de la reine lui permet de se développer plus vite et d’avoir une morphologie différente de l’ouvrière. Elle est plus grande, elle mesure quinze à dix-huit millimètres.
Le vol nuptial n’a lieu qu’une seule fois dans la vie de la reine. Il a lieu au début de sa vie. Lors de ce vol les mâles (faux bourdons) de sa colonie, mais aussi venus d’autres ruches s’envolent pour tenter de s’accoupler avec la reine. Seulement dix ou quinze mâles y parviendront. Les spermatozoïdes reçus sont alors stockés dans la spermathèque pouvant contenir 4 à 5 millions de spermatozoïdes et serviront à féconder les ovules pendant toute la durée de la vie de la reine. Cette dernière dépose l’œuf via son abdomen dans l’alvéole. Elle pond entre 1500 et 2000 œufs par jour et peut vivre en moyenne entre deux et trois ans. Les plus vigoureuses peuvent vivre jusqu’à 5 ans.
Les ouvrières
Les ouvrières sont aussi des femelles. Elles proviennent d’un œuf fécondé, mais ce qui diffère de la reine, c’est leur nourriture. Elles sont nourries d’abord de gelée royale pendant deux ou trois jours, puis de pollen et de miel. Il lui faut 21 jours pour arriver à maturité, avec une taille comprise entre onze et treize millimètres. Sa durée de vie est comprise entre 40 et 45 jours, divisée en plusieurs périodes. Au cours de leur vie, elles peuvent occuper plusieurs postes : affectées dans un premier temps aux taches ménagères, elles nourrissent les larves et la reine : on parle d’abeilles nourricières ; les jeunes abeilles commencent par nourrir les larves de plusieurs jours, alors que les abeilles d’environ une semaine nourrissent les œufs nouvellement pondus. Elles vont ensuite réaliser le nettoyage des cellules on parle d’abeilles nettoyeuses. Puis, elles seront bâtisseuses, c’est-à-dire qu’elles confectionnent les alvéoles de la ruche. Puis elles seront ventileuses, cirières, gardiennes (la garde de la ruche), magasinières (elles stockent le pollen et transporte le miel à l’intérieur de la ruche) elles finiront par être butineuses (récoltant le nectar et le pollen mais aussi l’eau et le propolis). Mais cette division du travail en phases successives varie selon les saisons puisque le printemps et le début de l’été sont les deux périodes dans lesquelles les ouvrières sont les plus actives.
Les faux bourdons
Les faux bourdons sont des mâles, les seules mâles de la colonie. Ils proviennent d’œufs non-fécondés. Ils parviennent à maturité, avec une taille comprise entre treize et seize millimètres, au bout de 24 jours. Ils ont pour rôle de ventiler la ruche, d’inciter les ouvrières à travailler et à féconder la reine, lors du vol nuptial. Ceux qui s’accouplent à la reine meurent peu de temps après. Quant aux autres, les ouvrières cessent, à la fin de l’été, de les nourrir, puis ils sont expulsés hors de la ruche par ces dernières, bien qu'ils soient olus gros. Ils meurent la plupart du temps d’épuisement à l’âge de 50 jours. La suppression des males peut intervenir dès le printemps si le temps est maussade. Dans ce cas, les abeilles faisant face à des difficultés d’approvisionnement élimineront ceux qui ne sont pas immédiatement indispensables à la vie de la collectivité. Cela arrive fréquemment lors des longues périodes pluvieuses. Les mâles peuvent même être supprimés avant leur naissance. Les abeilles déchirent alors les alvéoles du couvain et les sortent de leur cellule, puis de la ruche.
